L’ex DOMAINE LAURENT VIDAL dit HAOUCH KAOU-KAOU - LES EUCALYPTUS -I- SIDI-MOUSSA
- Journal
d’un enfant du pays –
photo prise le
19 août 2017 – 10h du matin
Kaou-kaou, il se dit de quelqu’un qui
bégaie et qui éprouve certaines difficultés à y articuler convenablement les
mots. Ici, dans ce récit, le terme de Kaou-kaou désigne l’ex propriétaire du
domaine. Il s’agit probablement de Laurent Vidal dont on dit, de lui,
qu’il a du mal à prononcer correctement les mots et dont le langage proche de
la dyslalie évoque celui d’une cigogne. Kaou-kaou s’écrit en arabe قاو قاو.
Il fait également penser à l’action que fait un bègue
qui, au moment où il s’efforce d’articuler les mots émet un son identique à
celui que fait un échassier.
Pris en mauvais part, il s’emploie abusivement pour
désigner un édenté dont les dentiers du haut et du bas délogés de leurs points
d’appui s’entrechoquent ou s’égrènent sur elles-mêmes et font rappeler le son
ou claquette que fait un échassier. On dit alors que ce dernier Ouak-ouak,
allusion faite au cri que fait cet oiseau. Ouak-ouak s’écrit en arabe وق وق.
Ouak-Ouaaak, c’est le nom usuel
que l’on donne à un échassier de petite taille dont l’apparence rappelle celle
d’une cigogne ou d’une aigrette. On parle de ce bel oiseau de campagne, commun
aux pays chauds, à plumage doux et soyeux qui, à la belle saison, se pose en
grand nombre, durant les heures de sieste ou pendant la nuit, sur les toits de
chaume et sur les tuiles romaines, en y battant des ailes et en y poussant des
cris désagréables à l’ouïe. C’est aussi un oiseau des champs qui, au moment des
labours, envahit les terres en guéret, à la recherche de brins de vermisseaux.
Ouak-ouaaak, c’est le cri
qui marque le son fort et prolongé que fait la cigogne en ouvrant le bec.
Dans le vocabulaire arabe, Ouak – ouaaak est doté d’une barre de fraction dite
« alif » qui consiste à faire distancier la dernière voyelle « a »
avec la consonne « k ».
Ouak – ouaaak s’écrit en
arabe وق واق.
Kaou-kaou, Ouak-ouak, Ouak-ouaaak appartiennent à une même famille et
désignent beaucoup plus l’onomatopée de la cigogne.
Selon les ornithologues, il s’agit de ce bel oiseau
vivant en bande que l’on appelle aigrette, qui se pose généralement sur les
toits de chaume, sur les ardoises, sur les tuiles romaines et sur les tuiles
des maisons de l’ancienne Provence. On le revoit également dans les
tours, les clochers, les donjons et sur les hauts des minarets où il préfère
nicher.
Observons cette figure de métathèse qui nous renvoie à
une introversion par laquelle les dernières voyelles de Kaou-kaou a, o, u vont
se déplacer pour passer au premier plan et en faire ainsi Ouak-ouak. Quant à la
consonne « K » sur laquelle repose tous les espoirs, elle n’acceptera
que difficilement d’être éjectée de rang de chef de file pour occuper
finalement la dernière place. Elle ne cessera de clamer son indignation haut et
fort avec des cris répétés et prolongés de Ouak-ouaaak.
L’ex DOMAINE LAURENT VIDAL dit HAOUCH KAOU-KAOU - LES EUCALYPTUS -II- SIDI-MOUSSA
- Ou
le parfum des eucalyptus –
photo prise le
19 août 2017 – 10h du matin
Les Eucalyptus, une belle et vieille variété d’arbres importés, dit-on, de l’Australie
et du Midi de la France, plantés ici vers la fin du XIXe
siècle et qui donnera peu après son nom à ce petit village devenu grand.
On voit, à l’ombre de ce vieil arbre,
à tronc énorme, une feuille de Verpal soutenue par une bonbonne en plastique et
un fut métallique, sur laquelle on y voit étalées quelques tiges de plantes
potagères ; coriandres, persils, céleris et blettes forts prisées dans les
plats traditionnels arabes.
On aperçoit également fixés sur le
fût de l’arbre des sachets en plastique de couleur verte destinés à y servir
d’emballage pour de futurs achats.
On rapporte, que vers la fin du XIXe
siècle, les vignerons et les maraîchers arabes venaient souvent s’adosser à
l’ombre de ce vieil arbre, devenu colossal, pour s’y reposer et y prendre un
repas frugal (tomates, oignons, carottes, pommes de terre bouillies …).
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- Chapeau
de paille et toit de chaume –
photo prise le
19 août 2017 – 10h du matin
On aperçoit sur
la photo l’entrée de l’ex Domaine Vidal actuel « Haouch
Kaou-kaou ».
-
Authentique
scène de vie campagnarde et vieille ferme d’autrefois constituée d’un grand
corps de ferme, doté de caves vinicoles, de cellier, d’un pailler, de box à
chevaux, d’une remise, d’un entrepôt pour victuailles, d’un four à pain, d’un
pressoir à vin ou cuverie, d’un chenil, d’une porcherie, d’un lavoir, d’une
maison de gardien, d’une sellerie et d’un dortoir pour vendangeurs …
-
Merveilleux
tableau d’une belle époque champêtre qui nous entraîne dans l’épopée joyeuse du
Mas Théotime d’Henri Bosco.
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Peu de choses
ont changé à l’exception de la murette de ce charmant clos qui connaîtra une
petite surélévation en pierre de parpaing destinée à cacher l’intérieur de la
cour.
-
Derrière ce mur
en pierres de parpaing, on y voit un mirador ou guérite, c’est d’ici que se
faisait le guet du factionnaire du domaine qui avait, me dit-on, les yeux
partout.
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On distingue à
l’entrée de cette propriété de maître - le portail étant entrouvert - deux
colonnes munies chacune d’un chapiteau et d’un tailloir sur lequel repose 7
tablettes saillantes. Un abaque ou signe distinctif qui nous renseignent, selon
certains, sur le degré de cotation qu’occupe cette propriété, parmi tant d’autres. Un signe de
grandeur qui représente également l’échelle des valeurs humaines auquelle à
droit le maître des lieux dans la hiérarchie sociale.
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Ce sont ces
longues veillées familiales au coin du feu ; c’est le bruit infernal de la
pédale du rouet de nos vieilles mamans qu’on entend au loin ; c’est le
chant des cigales qui apporte la solitude et qui vous donne la chair de poule
au moment du coucher ; c'est le chuinte lugubre de la chouette qu'on chasse à coups de tire-boulettes ; c'est le chant du coq qui pousse le valet d'écurie à sauter du lit, hors de lui ; c'est le croassement hideux du corbeau qui vous incite à rebrousser chemin et ne pas tenter d'y aller plus loin ; c'est le hurlement du loup qu'on entend la nuit au loin et qui nous pousse à nous blottir ensemble dans son petit coin ; ce sont ces œufs de poule fraîchement pondus qu’on
ramasse le matin, après avoir quitté brusquement le lit, pour en faire un œuf
à la coque ; ce sont ces castors, campagnols, marmottes, blaireaux, qu’on
traque pendant la saison des labours ; ce sont ces petits têtards qu’on
taquine à coups de bâton dans les étangs ; ce sont ces petits oisillons
qu’on déniche de la cime des arbres ; c’est aussi le coassement des
grenouilles qui se fait entendre au loin et qui vous donne des frissons la nuit
tombée. Cette fois, c’est notre père qui arrive et qui se déplace d’une chambre
à une autre, une lampe à l’huile à la main, pour s’assurer que tout le monde
est au lit. Ce sont ces soupirs, ces chuchotements, ces halètements qui provenaient
de la chambre à coucher de nos parents, qui nous effrayaient au début et qui
nous gavaient de rires beaucoup plus tard. Une nouvelle fois, ce sont les
lurons de la Guerre des Boutons de Louis Pergaud qui nous
assaillent de nouveau et de partout.
L’ex DOMAINE LAURENT VIDAL dit HAOUCH KAOU-KAOU - LES EUCALYPTUS -IV- SIDI-MOUSSA
- L’ivresse
des temps anciens –
photo prise le
19 août 2017 – 10h du matin
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Focalisons
de très près l’inscription portée sur l’épigraphe de cette cave qui se trouve
derrière cet arbre et l’on voit apparaître timidement l’inscription -1900- date
de fondation de ce vieux domaine.
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Observons
la solidité de cette porte en bois, sciée à la scie égoïne, taillée
probablement avec une herminette et façonnée à la râpe, au ciseau et au burin
et dont l’œuvre remarquable semble avoir été exécutée avec soin et raffinement.
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On
croit savoir que c’est pour empêcher les odeurs volatiles de s’échapper de
l’intérieur de la cave et de leur permettre de se concentrer uniquement
au-dedans de celle-ci, afin d’y obtenir une bonne fermentation des vins. Une
meilleure opération de distillation du vin qui donnera également de l’alcool.
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C’est
ici, à travers cette porte que se faisait la sortie des barriques de vins. Les
tonneaux sont poussés à la main ou traînés par une remorque de bourrique
jusqu’à la sortie. Ils seront aussitôt hissés au moyen de deux traverses en
bois posées en oblique sur une charrette pour y être embarqués ensuite sur un
attelage de chevaux.
LES VIDAL, UN NOM, UNE ÉPOQUE, UNE
LÉGENDE …
De Pierre Vidal ou l’auteur de
l’illustre pharmacopée pharmaceutique française à son ex maison d’édition du champ
de manœuvre, à son ex appartement de la rue Mogador, Alger et à
cette Algérie qu’il quittera en 65.
À Vidal et Manégat,
l’ex fabricant de bâches, sacs, cordages et son ex usine de la rue du …
bd Joffre, Oran.
À Henri Vidal, l’ex
propriétaire des autocars de l’ex A.T.AN qui portera ensuite
l’appellation de SA.TA.C dont le siège se trouvait au … Victor-Hugo à
Hussein-Dey.
À François Vidal et ses ex ateliers
de réparations navales et de constructions métalliques situés au … rue Mirauchaux
à Oran.
Et à
cet autre Vidal dont les ex terres couvertes de vignobles et d’arbres
fruitiers inondaient de leur clarté verdoyante les belles prairies de Chéragas.
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